Vous arrivez au terme de votre roman, ou vous êtes encore en pleine écriture, et vous vous posez la question : dois-je garder mon véritable nom ou choisir un nom de plume ?
Les deux sont possibles, avec des arguments aussi forts pour l’un que pour l’autre. En fait, tout dépend de ce que vous faites !
Le plus simple : garder son nom
Si vous aimez votre nom et que vous n’avez aucune « contre-indication » (on en parle juste en-dessous), le plus simple est de le garder. Cela vous facilitera grandement la vie au niveau administratif, dans les choses toutes bêtes du style La Poste, les documents officiels, la banque (car si vous recevez un chèque libellé à l’ordre de votre pseudonyme, la banque ne prendra pas)…
Les gens vous appellent bien par votre nom, vous n’avez aucune hésitation lorsque vous vous présentez dans un salon, dans une librairie ou à un éditeur. C’est vraiment le plus simple !
Les contre-indications au fait de garder son vrai nom
Même si vous aimez votre nom, il faudra parfois le changer. Quelques exemples de cas où le changement sera obligatoire :
- Vous êtes maîtresse en maternelle et vous écrivez des romans érotiques à grimper au rideau (hi hi hi !)
- Votre nom est aussi celui de quelqu’un de célèbre et l’amalgame pourrait vous porter préjudice
- Vous êtes un réfugié politique et vous dénoncez votre régime, ce qui vous met en danger de mort
- Vous avez exercé une profession un peu délicate (homme du RAID, secrétaire d’État, cadre supérieur dans une entreprise aux pratiques peu recommandables…) et vous ne voulez pas que votre famille paie le prix de ce roman
- …
Quoi qu’il en soit, une question de choix !
Dans certains cas, vous n’avez aucune contre-indication, mais vous avez envie de prendre un nom de plume pour protéger votre vie privée, pour séparer votre écriture de votre vie de tous les jours, ou tout simplement parce que vous n’appréciez guère votre véritable nom.
Et vous avez le droit !
En théorie, avec un pseudonyme, on ne peut pas remonter jusqu’à votre vrai nom. Sauf si vous faites le choix de rendre votre vrai nom public. C’est possible également, mais dans ce cas, il faut se demander si prendre un pseudonyme est vraiment utile. 🙂
Si vous décidez de prendre un nom de plume…
Vous avez décidé de sauter le pas ? Félicitations ! 🙂
Voici quelques conseils pour vous aider à choisir le pseudo parfait pour vous.
1 – choisissez un prénom qui a du sens pour vous. Il vous restera très longtemps, vous ne devez pas choisir quelque chose que vous regretterez ou dont vous serez lassé au bout de 6 mois. Un peu comme un tatouage. Une fois que le nom est écrit sur le livre et enregistré à la BNF (Bibliothèque Nationale Française), c’est pour toujours.
2 – ce prénom doit vous faire réagir lorsque vous l’entendez. Vos lecteurs vous appelleront et vous interpelleront par ce prénom en salon, en dédicace, dans la rue… Cela doit être suffisamment familier pour vous faire lever la tête. Sinon, au mieux, on vous croira sourd comme un pot, au pire, on dira que vous snobez tout le monde (outch !).
3 – veillez à ce que personne ne s’appelle déjà comme ça. Quelques minutes de recherche sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux peuvent vous éviter bien des ennuis par la suite ! 😀
Quoi qu’il arrive…
Que vous gardiez votre nom ou que vous choisissiez un pseudonyme, sachez que des gens feront l’amalgame entre vous et votre personnage principal. En fonction de ce que vous écrivez et du sujet de votre roman, cela peut être délicat. Et aucun nom de plume ne vous protégera de ça.
À la parution d’ANIMAE, nombre de personnes m’ont expliqué que « comme moi, elles aussi aimaient beaucoup la viande ». Je ne suis pourtant pas du tout une viandarde. Mon héroïne, oui, mais moi non ! On m’a aussi demandé si SCORPI était « auto-biographique pour avoir des idées aussi folles ». Des fois que je sois la fiancée d’un tueur à gages et l’amie de créatures surnaturelles, sait-on jamais… 😉
Un nom de plume… ou plusieurs ?
Certains auteurs ont plusieurs pseudonymes (un pour écrire de la jeunesse, un pour les romans adultes très très adultes…). Dans le cas où vous écrivez dans des genres très différents, voire incompatibles, c’est pratiquement obligatoire. Néanmoins, cela peut être utile même si les genres sont compatibles.
En effet, de nos jours, les commandes de livres pour les grosses librairies (type grandes surfaces ou centres culturels) sont passées par des logiciels incapables de faire la différence entre les genres. Ce qui est source d’erreur de classement ensuite : vos livres risquent de se retrouver sur des étagères où ils ne devraient pas se situer.
Par exemple : si vous écrivez de la science-fiction et des ouvrages d’aide aux jeunes mamans, le logiciel ne saura pas faire la différence et se basera sur votre dernière sortie. Ainsi, votre nouveau titre Bienvenue chez Zorg se retrouvera au milieu du rayon Puériculture, et c’est comme ça qu’on fiche une bonne partie des ventes par terre. J’ai pris délibérément un exemple très caricatural, mais une différence de genres, même légère, peut amener à deux rayons différents, et conduire à un échec commercial.
En revanche, si vous n’écrivez que dans un seul genre, je ne peux que vous conseiller de ne pas multiplier les pseudonymes. En effet, plus vous avez de noms pour un seul genre, plus vous perdez vos lecteurs. 😉
Mon cas
Lorsque j’ai commencé à remporter des concours de nouvelles, j’ai choisi le pseudonyme Blanche Saint-Roch (changer de nom était alors une obligation pour moi. Pour les détails de l’histoire, cliquez ici !).
Je ne l’utilise plus depuis des années car, comme mon éditrice me l’a fait remarquer : j’ai un prénom superbe, c’est dommage de ne pas l’utiliser. Blanche Saint-Roch continue à exister pour la BNF et pour Amazon où les nouvelles sont toujours en vente (elles sont parues sous ce nom, je n’ai plus le choix), mais j’ai retrouvé mon prénom pour mes romans.
Et pour le nom…
J’écris dans deux genres différents : la littérature fantastique et la comédie romantique. Au départ, j’avais dans l’idée de conserver pour nom de famille « Dambre » pour ces deux genres.
En effet, ils sont parfaitement compatibles (il n’y en a pas un des deux interdit aux enfants, par exemple). De plus, les tons y sont identiques : beaucoup d’humour et des personnages un peu fous. De plus, cela me permettait de n’avoir qu’une seule page Facebook, une seule page Instagram, une seule page Pinterest, un seul site internet…
Néanmoins, après un test rapide, un fait s’est imposé : les logiciels de commande, de plus en plus nombreux et de plus en plus présents dans la vie des livres, ne me facilitaient pas la tâche !
C’est ainsi qu’en 2021, à l’occasion de la sortie de Comme une déesse, j’ai séparé mon identité Roxane Dambre en deux entités distinctes : Roxane Dambre pour le fantastique, et Roxane Malone pour les comédies.
Et vous ?
Vous savez tout ! Alors ? Votre nom ? Un pseudonyme ? À vous de jouer !
Pour aller plus loin…
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